Histoire des Ponts sur le Canal Puy

Huit petits panneaux 
le long du canal Puy

Discrètement, sans grandes annonces, ni grands discours, les ponts sur le canal Puy ont recouvré leurs noms d’origine.

Ces noms, nous les avons trouvés dans les archives de Guillaume Puy, fondateur du canal Puy, sur un document établi par le maçon qui a construit les ponts. Si ce document n’est pas daté, le 5 février 1810, un rapport des ingénieurs des Ponts et Chaussées atteste leur existence.

Certains noms sont parfois encore bien présents dans nos quartiers, d’autres sont plus oubliés mais leur origine est connue, un seul reste mystérieux, celui du  « Pont de Calavayre ». A chercher.






Petits détails d’origine… plus ou moins précise.

Pont de Sourdaine
Le chemin de Sourdaine est bien connu entre Durance et route de Marseille, mais il a porté pendant plusieurs siècles, le nom de chemin de Noves. On y rencontrait la ferme de Sourdaine. Qui lui avait donné ce  nom ?

Pont de la Cachade 
Sur le cadastre de 1819, le chemin de la Croix Rouge s’appelle « chemin du montoir de la Cachade ». C’est aujourd’hui encore le nom d’une des plus anciennes fermes d’Avignon sud. S’agissait-il d’une ferme bien « cachée », qui se traduit « cachado » en provençal ?

Pont de Rochegude et Pont de Crivel
Les Rochegude et les Crivel étaient des familles de notables avignonnais. Des archives des 18° et 19° siècles confirment qu’ils possédaient des biens dans cette zone. 
Robert Rochegude faisait partie des cinq possédants biens qui demandent l’autorisation de construire le canal en l’an XIII (1806). On sait qu’il se retira par la suite, ainsi que trois autres pétitionnaires, laissant Guillaume Puy construire seul le canal.
La famille Crivel, ou Criver selon les documents, avait une bastide sur le chemin dit aujourd’hui des « Cris verts »… Le pont a totalement disparu, selon les ingénieurs des Ponts et Chaussées il n’était fait « que pour un petit chemin ou sentier pour les bêtes à dos ».
Cela explique, peut-être, que ce pont porte pour certains le nom de « Pont de l’âne ».





Pont de St Gabriel
Il a pris le nom du domaine éponyme dont on trouve l’histoire dans ce blog.
Autrefois, un chemin longeant le domaine par le sud débouchait ici sur la grande chaussée. Il a été condamné au 19° siècle à la demande du Grand Séminaire afin d’éviter que les passants voient les séminaristes s’ébattre en récréation.

Pont de Joly Jean
Sur le cadastre de 1819, la rue de la Garance s’appelle pour sa part « chemin du montoir de Joly Jean ».
A partir des notes de Robert Bailly dans son livre « Avignon hors les murs », nous avons retrouvé le Capitaine Pierre de Joly Jean, garde des portes des Remparts à la fin du 16° siècle. Nous lui consacrons un article par ailleurs.
Aujourd’hui certains lui donne le nom de « Pont de Pauleau ». Mais qui était-ce ?

Pont du Pibe d’Armand
« La pibo » en provençal, c’est le peuplier. Il y a encore dans certaines mémoires, l’histoire d’un vieux peuplier creux, dans lequel cinq personnes pouvaient se tenir debout.
Le 1eroctobre 1782, un certain Darmand écrit, aux « Consuls et Assesseurs d’Avignon », une lettre longue de neuf pages, au sujet de la chaussée trop détériorée. On a réparé celle de Haute-Durance (vers Bonpas)  mais on a négligé celle entre la Cachade et la Murette. C’est sans doute cette famille qui a laissé le nom de « Darmane » dans le quartier Quitte-Braille.

Beaucoup de choses restent encore à découvrir autour des noms de ces ponts, et de ceux des chemins et des fermes dans les quartiers sud d’Avignon. Les recherches se poursuivent, à bientôt…

MAI 2019